Dans le paysage industriel en constante évolution, marqué par les révolutions de l'industrie 4.0, les entreprises sont confrontées à un défi majeur : quantifier le retour sur investissement (ROI) et les impacts financiers de leur transformation numérique. Cette tâche, cruciale pour justifier les coûts et aligner les stratégies, s'avère complexe en raison de plusieurs facteurs.
Problématiques d'identification du ROI
La première difficulté réside dans l'approche fragmentée que nombre d'entreprises adoptent vis-à-vis de la transformation 4.0. Le recours fréquent à des preuves de concept (POC) sans ambition de déploiement à grande échelle conduit à un manque à gagner significatif. Les données montrent que les entreprises investissant plus de 3% de leur chiffre d'affaires dans la transformation 4.0 et déployant un éventail plus large de cas d'usage ont 2,5 fois plus de chances de réaliser des ROI élevés par rapport à celles limitant leurs investissements à moins de 2% du CA.
Un autre écueil concerne l'évaluation des investissements dans les solutions logicielles, souvent réduite aux gains directs tels que les économies de temps et de coûts salariaux. Cette approche néglige les bénéfices indirects et les avantages qualitatifs, tels que l'accès à de nouveaux marchés, l'amélioration de la résilience de la chaîne d'approvisionnement et l'impact sur l'attraction des talents. À une époque où le digital est devenu la norme, surtout pour les nouvelles générations, ignorer la transformation numérique peut repousser les talents potentiels.
Au-delà des économies de coûts : une vision élargie du ROI
Dans un monde marqué par des disruptions continues et des ruptures dans des domaines tels que la supply chain et l'inflation, la flexibilité et la résilience deviennent aussi cruciales, voire plus, que la simple réduction des coûts ou l'amélioration de la performance opérationnelle. La transformation 4.0 ouvre la porte à une augmentation de la durabilité et à l'adoption de nouveaux modèles économiques circulaires, comme le "produit en tant que service", tout en permettant l'accès à de nouveaux types de données essentielles à l'innovation.
La pression croissante des consommateurs et les nouvelles régulations environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) rendent ces transitions non seulement avantageuses mais indispensables pour maintenir l'accès à des marchés clés tels que l'automobile, la pharmacie et la chimie. La capacité à exploiter efficacement les données devient un facteur déterminant pour la pérennité et la continuité des opérations des entreprises.
Conclusion : Repenser le ROI dans le contexte de l'industrie 4.0
Il est impératif pour les entreprises d'adopter une perspective plus large lors de l'évaluation du ROI de leur transformation 4.0. Au-delà des économies de coûts et des gains de performance, il est crucial de prendre en compte les avantages qualitatifs et stratégiques tels que l'innovation, la durabilité, la résilience et l'attractivité pour les talents. Dans un environnement commercial de plus en plus dynamique et incertain, le véritable ROI de la transformation 4.0 réside dans la capacité d'une entreprise à rester agile, innovante et compétitive pour l'avenir.
Alors ROI ou pas?